Tunis (dpa) – À Sirakoro Méguétana, pas loin de Bamako, Synayoko Sakalé Traoré cultive le Moringa oleifera, plus connu sous le nom d’« arbre du paradis », ou « arbre de vie », qui est réputé pour sa résistance à la sécheresse et ses vertus thérapeutiques. Cumulant plus de trois années d’expérience en Agrobusiness et entrepreneuriat, cette jeune malienne de 25 ans a créé une startup spécialisée dans la promotion et la transformation de cette plante en produits cosmétiques et agroalimentaires.
« Nous proposons une panoplie de produits fabriqués à partir de la poudre de Moringa comme des compléments alimentaires, du thé, des biscuits et même des cosmétiques », indique Sakalé à la dpa. C’est après ses études en Chine, berceau du thé, que la Malienne décide de se lancer dans la filière du moringa, en créant son entreprise, « Mamali Moringa » qui emploie aujourd’hui neuf salariés dont 70 pour cent sont des femmes.
« Lorsque j’étais encore étudiante en agrobusiness en Chine, l’une de mes professeurs de culture chinoise m’a fait découvrir les bienfaits thérapeutique du Moringa qui est originaire de l’Inde. Cette plante permet de lutter contre le diabète, l’hypertension artérielle et la malnutrition », raconte la jeune femme. Outre ses bienfaits thérapeutiques, elle explique avoir misé sur cette filière car le Moringa permet de lutter contre les changements climatiques, dans la mesure où, il est résistant à la sécheresse.
En créant sa startup, Sakalé avoue avoir été confrontée à plusieurs obstacles dont le manque d’accès aux données nationales sur la filière Moringa et au financement. Cela ne l’a pourtant pas empêchée d’aller jusqu’au bout de ses ambitions – puisqu’elle a réussi aujourd’hui à ouvrir plus de 25 points de vente à Bamako et trois autres dans la sous-région.
« Nous n’avons pas encore atteint l’ensemble de nos objectifs, mais nous sommes parvenus à développer suffisamment notre image de marque et à accroître notre chiffre d’affaires », confie la fondatrice de Mamali Moringa qui est aussi activiste humanitaire. La jeune femme ambitionne de créer son propre laboratoire dans le but d’augmenter la production et d’ouvrir un salon de thé, à Bamako. Elle souhaite aussi exporter ses produits en Europe, en Asie, et même en Amérique.
« Nous aspirons à faire de MAMALI MORINGA, le leader continental en matière de transformation du Moringa en produits de consommation alimentaire, en Afrique de l’ouest, d’ici 2030 », s’enthousiasme Sakalé, lauréate en 2020 du hackathon « Economie verte » lancé par le Pnud et la structure malienne d’accompagnement à l’Entrepreneuriat, DoniLab.