La République de Guinée, en tant qu’Etat – Nation aux pas balbutiants, apprend à ses dépens de la démocratie tiers-mondiste, l’éternel recommencement des cercles du pouvoir. Les fameux cercles vicieux, qui connaissent forcément des cycles qui se terminent, mais qui reprennent vie tel le Phoenix qui renaît de ses cendres.
La Nation guinéenne et son État se construisent, certes brique après brique. Et les ouvriers de l’ouvrage, déterminés à accomplir une œuvre, qui, historiquement défierait le Temps, se relaient au gré de leur ingéniosité et de la force de leurs corps, ainsi que des dextérité et rigueur du Vénérable Maître-d ’œuvre du moment. Et dans ce relai, tous les fils du pays y passeront. Mais les meilleurs parmi les plus disponibles se relaieront encore plus longtemps. Et l’œuvre mondaine s’élèvera fastidieuse ; sans fin, pour contenir les œuvres de chacun. Un temple commun pour contenir tous les temples personnels.
Alors, le tour ou le retour de chacun dépendra du chemin ou de la conviction de chaque individu pris.
Les parloirs de l’Etat et autres offices officiels vont toutefois rester intacts. Hélas pour le même service. Pour la même cause surtout. La continuité de la domination d’un pouvoir. Même dans les nuits les plus sombres. Mais tenez, on y mettra de la Lumière !
Le pouvoir demeure cependant, cette tour de contrôle qui fidélise ceux qui la connaissent le mieux ; et tente d’approcher de potentiels fidèles, qui se mouleront dans le service à l’édifice. L’Etat – Nation ! Et c’est là, que nous dirons sans risque de nous tromper, que, ceux qui sont morts ne sont pas morts pour autant. Car ils mourront encore de plusieurs autres morts avant leur belle mort.
La bêtise des désirs de vendettas.
Comme l’être humain est guidé, depuis son corps par la passion et depuis son Esprit par le raisonnement ; nous irons pour éclairer la lanterne des masses, avec cette règle de la Nature. Il se trouve que, quand c’est l’Esprit qui domine le corps, l’harmonie de cet ensemble marche avec tact et méthode ; mais l’inverse désarçonne les deux et les mène à la bêtise. La bêtise de la langue et du langage. La bêtise des actes !
Et si c’en était un espoir – modèle, le château de cartes s’écroulera, tel du sable mouvant sur une terre qui tremble.
Ceci dit, les vindictes, excommunications et outrages populaires, ainsi que d’autres manque de hauteur, de modestie et d’humilité, sans commune mesure, sont des brèches dans notre algorithme commun, qui impacteront la stabilité durable de notre société. Puisque tant qu’elle existera, nous ferons d’abord avec son contenu de déjà, pour construire du nouveau.
C’est ce que l’on appelle formellement, s’appuyer sur son histoire assumée pour stabiliser le présent et construire l’avenir.
Les défis de la connaissance et de la maturité.
L’atmosphère, du face-à-face entre le peuple de Guinée et le pouvoir démocratique ; décrit une valse frénétique, dont le rythme se paie la tête du trainard. De sacrés défis de connaissance et de maturité s’y invitent. Face à 70 % d’analphabètes, la démocratie et son pouvoir se muent. Ils empruntent parfois des chemins tortueux, qui finissent toujours par se légitimer néanmoins. La leçon de vie se trouve là.
Mais comment inverser la domination de la masse d’analphabètes ?
Sans doute à travers l’Éducation et la Culture !
Et viendra la maturité démocratique qui ne souffrira point de fierté ethnique. La fierté guinéenne sera alors le porte-flambeau de l’émergence d’une Nation stable et démocratique.
Mais en attendant, des tours de magie se jouent autour du pouvoir. Si ce n’est évidemment le tour des 5 % de lettrés, c’est le retour des autres 25% de demi – lettrés ; car il n’y aura point d’autres candidats.
Et si nous avions besoin d’au minimum 70% de nos hommes et femmes, dont la maîtrise est incontestable pour ce qui est de la compréhension de l’évolution d’une société et le fonctionnement d’un Etat, pour gérer convenablement nos affaires dans la Cité ?
La croyance dans l’avenir de la Guinée est déjà un salut !
A Faakoudou !
Mohamed Lamine KEITA
Ecrivain / Poète