Car la plupart des membres de cet organisme étatique ont soutenu ouvertement le tripatouillage constitutionnel.
Certes « face à des évolutions aussi rapides qu’incertaines, des
légitimités à construire, la démocratie reste à inventer avant de la perfectionner »
Mais le recyclage des personnes ayant cautionné le recul démocratique dans notre pays ne fait certainement pas partie des facteurs déterminants pour la réussite d’une transition démocratique.
À moins que cela soit une particularité de la Guinée et de la junte militaire guinéenne.
Et l’on ne peut pas prétendre appréhender le processus de la transition démocratique sans tenir compte de la situation de crise précédant la transition brisée, bloquée, des conditions qui l’ont entouré et les acteurs majeurs de la situation crisogène.
Dans la situation actuelle, il n’y a pas qu’un seul responsable du recul démocratique en Guinée, mais des responsables.
Et c’est pourquoi une transition démocratique doit entraîner impérativement l’abandon total ou partiel des anciennes règles du jeu politique afin de génèrer le passage à un régime de transition.
Pour que cette phase transitoire puisse être un succès, les acteurs de la période transitoire doivent éviter le recyclage des acteurs responsables du blocage de la transition démocratique et déterminer sur une base consensuelle, les conditions et procédures de désignation ou de nomination de l’ensemble des personnalités appelées à
conduire la transition et gérer les institutions du pays. Et la haute cour de communication ne doit pas faire exception à la règle.
Les critères de désignation de ces personnalités doivent forcément être fondés entre autres sur le sens de la responsabilité, la probité, la dignité et valeur morale, la discipline et le civisme, le patriotisme, la compétence, l’esprit de consensus et de discernement.
Ceci est primordial pour la réussite de la
transition en Guinée.
Même s’il faut reconnaître tout de suite que ces critères de nomination peuvent
également l’entraver si les acteurs ne les respectent pas.
Mais pour ce qui est du cas de la HAC, l’on se demande quels sont réellement les critères qui ont motivé la décision de la junte militaire guinéenne.
Une chose est certaine ce genre de décision est à éviter, car elle augmente des facteurs de risque du blocage de la transition démocratique qui sont à éviter pour le succès de la période transitoire.
Vouloir alors recycler des cadres inaudibles aux principes de la démocratie et qui ont ouvertement soutenu le tripatouillage constitutionnel et le troisième mandat de trop du professeur Alpha Condé, c’est ouvrir le chemin vers des errements en tant qu’acteurs de la transition ainsi qu’un éventuel blocage lié au contexte exceptionnel de la transition actuelle et voire même post électoral, à la fin de celle-ci.
Wassalamou
Aïssatou Chérif Baldé