L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé, mercredi, la mort de 27 migrants dont quatre enfants, dans le Sahara au Tchad. Ils avaient quitté Moussoro pour rejoindre la Libye il y a 17 mois et sont probablement morts de soif.
Ils sont probablement morts de soif. Les corps de 27 migrants, dont quatre enfants, ont été découverts dans le désert tchadien, a déploré mardi 13 décembre l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
Les exilés auraient quitté Moussoro, une ville du centre du Tchad, il y a 17 mois à bord d’un pick-up, d’après l’agence onusienne.
« On pense que la camionnette s’est perdue dans le vaste désert, qu’elle est tombée en panne en raison de problèmes mécaniques et que les migrants sont morts de soif par la suite », a déclaré l’OIM.
« Nous sommes profondément attristés par cette dernière tragédie et nous présentons nos sincères condoléances aux familles des migrants », a déclaré Anne Kathrin Schaefer, la cheffe de mission de l’OIM au Tchad. « Nous avons besoin d’une action collective plus forte pour prévenir d’autres décès », a-t-elle ajouté.
Depuis début 2022, 149 morts dans le Sahara
Le Tchad est traversé par les migrants qui tentent de rejoindre la Libye, plus au nord, pour atteindre la Méditerranée. Une grande partie du pays est constituée par le Sahara, un désert hostile et faiblement peuplé.
L’OIM a documenté les décès et les disparitions de plus de 5 600 personnes transitant par le Sahara depuis 2014. Quelque 149 décès ont été enregistrés jusqu’à présent pour l’année 2022.
Depuis 2014, 110 décès d’exilés ont été comptabilisés à l’intérieur du Tchad, y compris ce dernier incident, mais ces chiffres sont probablement plus élevés car de nombreux décès de migrants ne sont pas enregistrés, a précisé l’OIM.
La traversée la plus dangereuse du monde, selon l’OIM
D’après les Nations unies, la traversée du Sahara est la plus dangereuse au monde. Des migrants sont régulièrement retrouvés morts, surtout dans la zone frontalière entre le Niger et la Libye.
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Il est fréquent que des véhicules transportant des migrants tombent en panne dans le désert, ou que les passeurs se perdent ou abandonnent leurs passagers par crainte des barrages ou des patrouilles militaires. Certains migrants meurent de déshydratation.
Plusieurs témoignages, recueillis par InfoMigrants, font état de ce genre de pratiques. Au printemps 2021, Aboubacar, un migrant guinéen, avait expliqué avoir survécu à une traversée cauchemardesque : lui et son groupe s’étaient retrouvés livrés à eux-mêmes dans le désert, sans rien à manger, après avoir été abandonnés par leurs passeurs.
Avec Infomigrants