La journée internationale des travailleurs, ou fête des travailleurs, devenue fête du Travail, est
une fête internationale annuelle célébrant les travailleurs. Elle est l’occasion d’importantes
manifestations du mouvement ouvrier.
Instaurée à l’origine comme journée annuelle de grève pour la réduction du temps de travail,
elle est célébrée dans de nombreux pays du monde le 1er mai. En Amérique du Nord, elle est
célébrée officiellement le premier lundi de septembre1,2. Au Royaume-Uni et en Irlande, elle
est décalée le premier lundi de mai. En Australie, elle est fêtée à différentes dates proches du
printemps ou de l’automne.
Elle est souvent (mais pas toujours) instaurée comme jour férié légal. Elle est parfois associée
à d’autres festivités ou traditions populaires.
Les origines :
En France, dès 1793, une fête du Travail est fixée le 1er pluviôse (en janvier), et fut instituée
pendant quelques années par Fabre d’Églantine.
Aux États-Unis, au cours de leur congrès de 1884, les syndicats américains se donnent deux
ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils
choisissent de débuter leur action le 1er mai parce que beaucoup d’entreprises américaines
entament ce jour-là leur année comptable, et que les contrats ont leur terme ce jour-là.
C’est ainsi que le 1
er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200 000 travailleurs
d’obtenir la journée de huit heures. D’autres travailleurs, dont les patrons n’ont pas accepté
cette revendication, entament une grève générale. Ils sont environ 340 000 dans tout le pays.
Le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick
Harvester, à Chicago. Le lendemain a lieu une marche de protestation et dans la soirée, tandis
que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants
face à autant de policiers.
C’est alors qu’une bombe explose devant les forces de l’ordre. Elle fait un mort dans les rangs
de la police. Sept autres policiers sont tués dans la bagarre qui s’ensuit. À la suite de cet
attentat, cinq syndicalistes anarchistes sont condamnés à mort ; quatre seront pendus le
vendredi 11 novembre 1887 (connu depuis comme Black Friday ou vendredi noir) malgré
l’inexistence de preuves, le dernier s’étant suicidé dans sa cellule. Trois autres sont
condamnés à perpétuité.
Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l’un
des condamnés, August Spies : « Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les
voix que vous étranglez aujourd’hui »
Mise en place :
Trois ans plus tard, la IIe
Internationale socialiste se réunit à Paris pour le centenaire de la
Révolution française et l’exposition universelle.
Sur une proposition de Raymond Lavigne, elle décide le 20 juillet 1889 de faire de chaque 1er
mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit
heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé).
Le 1er mai 1890, le 1er Mai4
est ainsi célébré dans la plupart des pays, avec des participations
diverses.
Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord, en France, la manifestation tourne au drame : la
police tire sur les ouvriers et fait neuf morts (voir la Fusillade de Fourmies et Ravachol).
Avec ce nouveau drame, le 1er Mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens.
Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l’Internationale socialiste renouvelle le caractère
revendicatif et international du 1er mai.
En 1920, la Russie bolchévique décide que le 1er mai sera désormais chômé et deviendra la
fête légale des travailleurs. Son exemple est suivi dans la plupart des autres pays.
Pie XII institue en 1955 la fête de saint Joseph artisan, destinée à être célébrée le 1er mai de
chaque année.
Le Labor Day AUX Et atq-Unis :
Aux États-Unis, le Labor Day (ou Jour du Travail) ne doit rien à la fameuse journée de 1886.
Il tire ses origines d’une grève des cheminots qui, en 1894, avaient voulu soutenir les ouvriers
de l’entreprise Pullman, eux-mêmes en grève contre leur employeur.
Le président américain Grover Cleveland n’avait pas hésité à envoyer 12 000 homme de
troupe pour briser le mouvement et deux hommes furent tués au cours des affrontements, à
Kensington, près de Chicago. La grève fut déclarée terminée le 3 août 1894, les ouvriers de
Pullman prenant même l’engagement de ne plus se syndiquer.
Les citoyens américains s’étant indignés des méthodes brutales du président Cleveland, leurs
représentants de Washington réussirent à faire passer la proposition d’un jour chômé (le 1er
septembre) pour honorer les travailleurs.
Le président lui-même signa le projet de loi instaurant le Labor Day (six jours à peine après
l’intervention de l’armée) dans l’espoir de se faire réélire la même année, mais cet espoir
s’avéra vain
Dans le monde :
Amérique du nord :
En Amérique du Nord, il existe une distinction entre fête du Travail et fête des Travailleurs :
x En effet la fête du Travail officielle (Labor Day) est célébrée le premier lundi de
septembre, il s’agit d’un jour férié marquant traditionnellement la rentrée (scolaire,
artistique, etc.) après les vacances d’été.
x La fête des Travailleurs a, quant à elle, lieu le 1er mai. Ce jour n’est pas férié, mais est
très largement célébré par les syndicats ainsi que les partis, groupes et organisation de
gauche. Traditionnellement, lorsqu’il y a une augmentation du salaire minimum au
Québec, cela a lieu le 1er mai.
Aux États-Unis et au Canada où la fête du Travail est célébrée le 1er lundi de septembre (les
puissants syndicats nord-américains comme l’AFL-CIO n’ont pas voulu s’aligner sur les
syndicats européens d’orientation socialiste).
Le 1er mai demeure tout de même célébré par certaines personnes en Amérique du Nord. En
effet on distingue la fête du Travail (1er lundi de septembre) et la fête des Travailleurs (1er
mai). Cette dernière étant vue comme une journée de la célébration de la classe ouvrière, alors
que l’autre est considérée par plusieurs comme étant une tentative de récupération des luttes
ouvrières.
Par exemple, au Québec, les grandes centrales syndicales ainsi que quelques partis et
organisations de gauche manifestent le 1er mai. Plus récemment, les institutions syndicales
québécoises ont tendance à célébrer la Fête des travailleurs par des rassemblements festifs le
samedi ou le dimanche précédent ou suivant le 1er mai, plutôt que la journée même lorsque
celle-ci tombe un jour ouvrable. Cette pratique indique un accommodement de plus en plus
intégré entre les pratiques syndicales québécoises et les impératifs du marché du travail.
Malgré cette nouvelle tendance, des manifestations sont scrupuleusement organisées le 1er mai
de chaque année par des collectifs et organismes anticapitalistes
Amérique latine ou du sud :
L’Amérique latine (Brésil compris) commémore la fête du Travail en chômant le 1er mai.
Au Mexique, dans l’État de Sinaloa, le 1er mai marque la fête de l’été avec la fin de la récolte
des tomates et d’autres produits agricoles.
Au Paraguay, en 2002, le chef de l’État a tenté de remplacer le 1er mai par le premier lundi de
mai (à la manière britannique). Mais l’opinion publique a rejeté cette réforme.
En Bolivie, c’est un jour férié où les ouvriers sortent dans les rues à marcher. Le 1er mai est
devenu depuis 2006 aussi un jour « clef » pour l’actuel président Evo Morales, car il en profite
pour annoncer des mesures et signer des décrets afin d’implanter complètement la
nacionalización des entreprises capitalisées
En Europe :
Au Royaume-Uni, ainsi qu’en Irlande, ce n’est pas le 1er mai qui est chômé mais le premier
lundi de mai. Ce qui permet aux salariés de bénéficier chaque année d’un week-end prolongé.
En Belgique et au Luxembourg, le 1er mai est chômé et les partis socialistes en profitent pour
défiler et réaffirmer leur ancrage à gauche. Notons qu’au milieu du XXe
siècle, le 1er mai
socialiste fut concurrencé par les cortèges « Rerum Novarum » de l’abbé Joseph Cardijn,
fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). Ces cortèges d’ouvriers chrétiens avaient
lieu le jour de l’Ascension.
Aux Pays-Bas et dans certains cantons de Suisse, le 1er mai reste ordinairement ouvré.
Quelques entreprises et organisations internationales en Suisse, ainsi que des conventions
collectives de travail et des statuts du personnel prévoient cependant un jour de congé à
l’occasion de la fête des Travailleurs. À noter que le canton de Fribourg commémore le 1er
mai… l’arrivée du printemps, avec chants et distribution de friandises ou argent de poche aux
enfants.
Dans les pays de l’ancienne Europe de l’Est (en Pologne et en Roumanie) en particulier, le 1er
mai est toujours chômé mais les défilés, qui étaient de tradition sous le régime communiste,
ne sont plus guère suivis.
Cependant les défilés de syndicats et de organisations politiques néo-communistes persistent
encore en Russie, même s’ils n’ont plus le soutien officiel et ne sont plus l’objet des fastes des
anciens défilés militaires impressionnants à l’époque de l’ancienne Union soviétique
En Allemagne :
En Allemagne, le 1er mai est chômé. On porte traditionnellement un œillet rouge à la
boutonnière pour la fête du Travail. Cette tradition remonte au 1er mai 1890, où pour répondre
à l’appel de la IIe
Internationale malgré l’interdiction de manifester prévue par la
Sozialistengesetz, les militants décident de se retrouver dans des parcs en portant un œillet
rouge en signe de reconnaissance.
Plutôt délaissé en République fédérale d’Allemagne, ce symbole était très utilisé en
République démocratique allemande, entre autres par les organisations de jeunesses.
Le 1er mai donne aussi lieu à des réjouissances en l’honneur du printemps selon le rite
ancestral de l’« arbre de mai », que l’on retrouve dans différentes régions d’Europe (on peut
lire à ce propos un très joli poème de Victor Hugo).
En certains endroits, comme à Stuttgart, les enfants profitent de la nuit précédant le 1er mai
pour faire des farces d’une façon qui rappelle l’Halloween
En France :
En France, au début du XXe
siècle, il devient habituel, à l’occasion du 1er mai, d’offrir un brin
de muguet, symbole du printemps en Île-de-France. Une tolérance de l’administration fiscale
permet aux particuliers et aux organisations de travailleurs de vendre les brins de muguet sans
formalités ni taxes.
Le 23 avril 1919, le Sénat ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant une
journée chômée.
Le 24 avril 1941, le maréchal Pétain, instaure officiellement le 1er Mai comme « la fête du
Travail et de la Concorde sociale ». À l’initiative de René Belin, ancien dirigeant de l’aile
anticommuniste de la CGT (Confédération Générale du Travail) devenu secrétaire d’État au
Travail dans le gouvernement de François Darlan, le jour devient chômé. La radio ne manque
pas de souligner que le 1er mai coïncide aussi avec la fête du saint patron du maréchal, saint
Philippe. L’églantine rouge, associée à la gauche, est remplacée par le muguet.
En 1947 le 1er mai devient de droit un jour férié chômé et payé pour tous les salariés sans
conditions5
; mais il n’est pas officiellement désigné comme fête du Travail). Ce n’est que le
29 avril 1948 qu’est officialisée la dénomination « fête du Travail » pour le 1er mai.
Beaucoup à gauche voudraient que la fête du Travail redevienne la fête des Travailleurs, ils
refusent la mesure de Pétain, par contre l’églantine rouge (d’origine révolutionnaire) n’est
plus vraiment une revendication, d’autant que la vente libre du muguet par tous ce jour-là
donne l’occasion aux syndicats de rencontrer la population et faire connaître leurs activités et
revendications.
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