Le mot militaire sonne très souvent faux aux oreilles des Guinéens parce qu’historiquement, la force militaire n’a pas contribué à bâtir l’état guinéen, à donner forme à la nation, et n’a jamais montré son utilité comme instrument d’appui au respect de la vie humaine, de la démocratie et de la justice sociale.
Elle a servi à écraser le peuple et à accompagner les dictatures et l’imposture de notre pays. L’évocation de ce mot militaire est devenue synonyme de sang et de barbarie en Guinée. Il n’attise que la peur et l’insécurité au lieu de susciter le sentiment de sécurité et de sérénité. Cependant, la puissance d’un pays réside malgré tout dans sa force militaire parce qu’elle est avant tout la garantie de sa paix. Or, la paix d’une nation n’est palpable que par la volonté et la prise de conscience d’un peuple à vouloir vivre ensemble comme un seul corps.
Il est important d’envisager le mariage d’une armée professionnelle organisée et maîtrisée et d’une armée populaire nationale et citoyenne. Cette union dans laquelle tous les citoyens Guinéens, sans exception, jeunes et vieux, hommes et femmes, bien portant ou vivant avec handicap, serviront la nation à la fois sélectivement et généralement ; enrôlés volontairement et mobilisés sous la contrainte du devoir citoyen envers la nation.
L’armée est malade. Composite, indisciplinée, démoralisée et rongée par l’ethnicisation, sa réforme, en cours, est plus que jamais nécessaire.
Seul le peuple est fort, seul le peuple est génie, LIBERTÉ !
Fabien BANGOURA
Écrivain révolutionnaire