Pourquoi sur le terrain (dans les manifs), les Forces vives de Guinée (soi-disant) se résument aux seuls hardis militants de l’UFDG ? Et quand on en tue dans la répression et l’on en arrête, les autres coalitions des FVG restent dans un silence assourdissant (pour ne pas dire qu’elles rient sous cape) ?
Une chose est sûre, si les militants de l’UFDG ne descendent pas dans la rue, on n’y verra pas un chat des prétendues Forces vives de Guinée.
Or, en termes d’astrophysique (comparativement, de mouvances politiques), le système formé par le CNRD, ses satellites et les coalitions des Forces vives de Guinée est un ensemble d’équations différentielles dont les variables (les inconnues) ne peuvent être déterminées dans l’ensemble ℝ des réels en intégrant une seule équation. Il faut intégrer toutes les équations du système, que le facteur temps (t) soit supprimé par les calculs pour déterminer les valeurs réelles des variables, faire apparaître les éventuelles variables cachées, dessiner la courbe du système indépendammant du temps, c’est-à-dire ramener l’analyse (les variations imperceptibles dans le temps) à la géométrie, à cette bonne vieille géométrie où les choses cachées au départ se laissent finalement voir, indépendamment des variations et du facteur temps…
Si les autres coalitions des Forces Vives de Guinée se disent que la seule qui ait une chance de remporter de vraies élections est l’ANAD (en vérité, l’UFDG) et par conséquent ou par couardise se planquent à la maison et se cachent sous le lit lors des manifestations du FNDC — un conglomérat dont elles se déclarent parties prenantes —, laissant les seuls militants intrépides de l’UFDG affronter les kalachnikovs des FDS, eh bien, les martyrs seront morts pour rien, le statu quo sera maintenu. Sauf deus ex machina, sauf miracle survenant inopinément pour inverser le cours des choses, le CNRD mènera la Transition comme il voudra — c’est-à-dire au fusil, à la baïonnette, à la discrimination, à l’embastillement et à la corruption.
Au finish, un de ses membres (suivez mon regard) finira par poser ses valises à Sèkhoutouréya à travers une nouvelle Constitution taillée sur mesure et des élections tripatouillées.
Et ce sera pour la pauvre Guinée l’éternel retour, l’autocratie, la défaite de la démocratie, la politique du ventre pour les opportunistes, la gabegie financière, le tribalisme, l’accaparement par un clan de la richesse nationale, le chômage désespéré pour les jeunes diplômés, la misère et la résignation dans les chaumières, la malédiction des ressources naturelles, abondantes mais dont l’exploitation et les retombées financières ne profiteront qu’à une poignée de Guinéens…
Et, comme au Congo Zaïre, sic erit in aeternum.
Par Elbechir