A tous ces républicains à l’indignation sélective dans un îlot d’injustices,
A ces réligieux qui ne prêchent plus la parole de Dieu sous prétexte que les livres saints recommandent le mensonge pour garantir la paix,
A cette armée qui se refuse d’être le creuset de l’unité nationale dans notre volonté de construction d’une République des diversités, du pardon et de l’acceptation dans nos différences,
A ces journalistes complaisants qui ont rangé la plume et le micro pour se cacher derrière une lâche neutralité,
Et à ces acteurs de la société civile qui luttent pour des intérêts sordides au nom d’un hypocrite rôle de force de proposition qui n’est autre moyen que de se faire inviter à la mangeoire, retenez tous ici que l’insouciance tue, et la passsivité enterre toute société qui s’apitoie sur son pouvoir.
Le Guinéen a perdu la raison, le courage, l’humilité et l’humanisme dans sa folle course à la gloire et au pouvoir. Pour le décret (poste), le Guinéen s’est déshumanisé et a perdu sa dignité!
Il reste indifférent au mal de son prochain quand il tire profit de la rançon d’État pour des miettes qui le rend muet même face à la plus grande cruauté.
Sans peur de l’écrire et au prix de ma liberté, notre État est injuste et sauvage qui a trouvé la tyrannique formule “d’outrage à la République” pour châtier tout esprit insoumis et critique ou reprimer tout appel au réveil des consciences pour une soi-disante incitation à la haine et à la violence. Que je crache et marche dessus pour un futur radieux dans une République exemplaire!
Que je sois cet ultime sacrifice pour choquer et réveiller toutes les consciences endormies pour une société plus exigente avec des dirigeants qui repoussent les limites.
La peur doit changer de camp mais c’est seulement quand les Guinéens comprendront et voudront.
Notre misère n’est ni une fatalité, ni un châtiment quelconque. C’est la monnaie de notre indulgence et de notre manque d’affection à surpasser nos égos et à transcender nos clivages.
Des dirigeants malhonnêtes, cruels et injustes c’est toujours à la tête d’un peuple médiocre, complice et hypocrite qui se déteste. Que Josephe de Maistre reçoit ici tous mes compliments quand il disait, je cite: “Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite ”.
Face au silence coupable de tous, à l’insouciance généralisée et à l’indifférence devenue la devise sociale : Quand c’est l’autre, c’est pas moi. Ce n’est donc pas mon problème, je refuse d’observer et de garder le silence.
Car les regards de mes enfants et ceux de leurs entants m’interpelleront demain. Je ne voudrai pas les fuir pour avoir manqué à un seul devoir: La Résistance!
Même si j’arrivais à faire les frais de mon engagement, demain, l’histoire rétiendra de moi, un sacrifice utile pour la République. Même si cela est absurde, aujourd’hui, pour d’autres…
J’aurai la conscience tranquille à moitié où que je serai même si le coeur, lui, continuera à battre pour le pays qu’il aime tant et qu’il aimera indéfiniment!
Je suis conscient qu’une hirondelle ne fait pas le printemps mais ce n’est pas pour autant une excuse si je pliais le génou face à un mal commun qui n’est le mal de personne.
A tous ceux qui me disent que d’autres ont tout essayé mais que rien n’a changé, je vous dis ceci: pour toute lutte noble et désinteressée, on y perd jamais! Et l’histoire réhabilite toujours ses dignes fils quel que soit le temps que cela prendra.
La vérité triomphera tôt ou tard!
Je refuse de courber l’échine!
The figth goes on, le combat continue!
Par Habib Marouane Camara, éditorialiste.
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