Le ministre de la Culture, Alpha Soumah, rejette en bloc les accusations portées contre sa personne par un collectif d’artistes. Contacté par notre rédaction, Bill de Sam, soutient que ce groupe d’artistes n’a pas aimé les réformes qui sont en train de s’opérer au sein du département. Lisez ci-dessous sa réaction !
Les réformes ne font pas des heureux
« Nous avons engagé des réformes au sein du FODAC (Fonds du Développement des Arts et de la Culture, ndlr). Heureusement pour moi le CA m’a donné raison parce qu’aujourd’hui il a fait un travail de fond. Il a trouvé qu’il faut absolument mettre les outils de transparence en place avant de commencer à refinancer les projets. Ceux qui ont l’habitude d’avoir des facilités de financement de leurs petits projets, se sont mis en groupe et ils veulent pousser les autres à bout pour qu’ils se soulèvent, pour que nous ayons la pression pour libérer. Sauf qu’avec l’Office National du Cinéma Guinéen (ONACIG), l’Office National du Tourisme, l’Offre national de l’Artisanat, le Bureau Guinéen des Droits d’Auteurs, on a fait les réformes. Donc, toutes ces réformes, surtout au niveau du FODAC, ne font pas des heureux parce qu’ils avaient l’habitude d’amener des projets et sûrement Le directeur du FODAC par sa largesse, facilitait beaucoup de choses pour des gens. Nous, on veut que l’argent versé au FODAC pour subventionner les projets soit pour toute l’étendue du territoire et non pas pour des groupuscules ici à Conakry. Donc de Kassa à N’Zérékoré, on va mettre un formulaire où les gens peuvent venir soumissionner où un comité et le FODAC même vont sélectionner les projets les plus pertinents et financer ».
Nous, on n’est pas là pour manipuler les artistes
« Depuis que nous on est là, on ne les reçoit pas avec leurs projets. Ils ont l’habitude de venir taper la porte d’un ministre qui leur donne de l’argent. Nous on n’est pas en politique donc, on n’est pas là pour manipuler les artistes. Tout cela ne leur plaît pas. Ils se réunissent pour mettre la pression pour qu’on lâche du lest par rapport aux financements des projets. Mais le Conseil d’Administration exige que tous les outils de gestion transparente soit mis en place avant de commencer à financer les projets et de faire la distinction entre la ligne de fonctionnement du FODAC et la ligne pour le financement des projets. Là, il faut faire la différence, il y a une ligne de 500 millions chaque trimestre qui participe au fonctionnement du FODAC et il y a une autre ligne où de temps en temps l’argent est mis pour le financement des projets. Aujourd’hui, on confond tout au FODAC. Les réformes sont en cours et d’ailleurs aujourd’hui on a fini les réformes avec l’ONACIG. Ils sont en train de former 135 jeunes aux métiers du cinéma : prise de son, lumière, montage de projets, ingénieurs, réalisation, etc. C’est ce qu’on souhaite nous. Donc, s’ils veulent mettre la pression pour sauter les étapes pour qu’ils viennent avec leurs petits projets, ça ne marche plus comme ça ».
On a respecté le processus de passation des marchés pour le Musée
« Tout le processus de passation de marché pour la rénovation du musée national a été respecté. On a écrit un courrier aux Finances qui nous a permis de faire une consultation restreinte, je crois trois ou quatre entreprises se sont présentées, les entreprises qui étaient dans notre répertoire, elles ont fait des propositions, la moins disante a été choisie par rapport à sa compétence et un bureau d’étude a fait une étude complète qui a été validée par les Grands projets ».
Je ne suis pas clanique
« Tous ceux qui disent que moi je gère de manière opaque, je pense que je suis l’un des ministres qui associent dans la gestion tout le monde. Je fais de la gestion participative, tout le monde a son avis à donner. J’ai meublé toutes les directions, toutes les divisions, les sections ; j’ai nommé les inspecteurs régionaux, les inspecteurs préfectoraux en me basant sur les propositions des directeurs. Chaque direction a donné sa liste de gens qu’elle veut nommer. Donc, franchement c’est du dénigrement mais je comprends parce que les réformes souvent rencontrent des obstacles. Les gens sont habitués à certaines facilités et moi je ne suis pas clanique. Je me suis battu longtemps contre ça et je pense que la moindre des choses c’est de respecter le combat pour lequel j’ai souffert.
C’est dommage que les gens se comportent comme ça. Ça aussi était prévisible parce que quand on met beaucoup de temps à réformer et que les réformes commencent à aboutir il y a des clans qui s’organisent, les gens n’ont plus les intérêts qu’ils avaient alors ils se soulèvent, ils parlent… »