Bientôt la rentrée des classes pour nos mômes. Dans quelques jours sûrement. Je voudrais à l’occasion porter à la connaissance de monsieur le ministre de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Guillaume Hawing, une toute petite doléance. Rassurez-vous, il ne s’agit pas de mettre fin aux marchés de gré à gré (tiens, c’est la mode en ce moment) pour la fourniture de gadgets d’espionnage, pardon, de caméras de surveillance ainsi que tous les équipements et accessoires qui vont avec, pour des résultats dont vous seul aviez vu les performances l’année dernière. Non, il ne s’agit pas de cela. Encore moins d’arrêter, après un an de service, le besoin une fois de plus de la réhabilitation du siège de votre département. Dont les coûts de la dernière, évidemment et sûrement de gré à gré encore, auraient pu, en partie seulement, permettre d’entamer les travaux de rénovation de l’unique collège public de la préfecture de Lola. Que vous avez fait décoiffer, il y a un an maintenant, mettant en cette rentrée scolaire le sort de plus de 2000 élèves en jeu. Non !, aussi grave soit ce cas et bien d’autres encore, ceci n’est pas l’objet de la doléance.
La présente doléance vise à vous supplier, à genoux, les mains derrière le dos, prenant vos pieds tout en battant ma coulpe pour les erreurs d’appréciation décrites plus haut (caméras d’espionnage, gré à gré, unique collège de Lola), pour que vous acceptiez, pour l’avenir de l’école de demain, pour le niveau des apprenants, au nom du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, d’arrêter, monsieur le ministre, d’abreuver et de saouler nos mômes avec vos nombres premiers qui correspondent toujours élémentairement à des événements de l’existence de l’humanité. Ceci distrait nos enfants qui ont d’autres choses plus importantes à apprendre et c’est d’autant plus grave qu’ils perdront leur temps à étudier par coeur ces concepts ridicules parce que selon eux, « cela vient du ministre lui-même » !
Oui, monsieur le ministre, mettez un terme à cet autre level que vous avez développé : « l’éducation doit se servir du chiffre 7 pour faire de très, très grandes choses ».
De grâce monsieur le ministre, si ce concept ridicule n’est pas dans le Programme scolaire, épargnez nos pauvres enfants de ça aussi !
Tout en vous remerciant d’avoir soustrait de votre temps pour lire cette doléance, je vous prie de bien vouloir trouver en vous les ressources nécessaires pour me pardonner, monsieur le ministre, si d’aventure, par quelques figures de style, j’ai pu vous heurter, ce n’était nullement dans mes intentions. Tous ceux qui me connaissent et viennent sur cette page Facebook savent que ce n’est pas dans ma nature de manquer de respect envers quiconque mais comprenez, je suis parent d’élèves. Bien à vous.
Par Abdoulaye Sankara