Dans ce centre des survivantes de viol et de violence sexuelle, les femmes victimes des événements du 28 septembre 2009, pourront exercer des activités génératrices de revenus et suivront également des traitements thérapeutique afin de leur donner un espoir de vie.
Il s’en
Le centre se trouve à Moribaya dans la préfecture de Foderecariah. C’est un projet co-crée par l’Association des Victimes, Parents et Amis du 28 Septembre 2009 (AVIPA); I’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) piloter par Global Survivors Fund avec la participation des survivantes des massacres du 28 septembre à Conakry.
Le projet vise à apporter des mesures réparatrices intérimaires à toutes les femmes violées au stade du 28 septembre à cette époque ainsi que d’autres victimes des violences sexuelles en Guinée.
Il va permettre aux bénéficiaires d’être ensemble, de se former et travailler, de ce souvenir des moments douloureux de cette histoire macabre.
L’inauguration du centre s’est faite ce jeudi 28 septembre, date de commémoration du massacre perpétré au stade de Conakry en 2009, en présence de plusieurs membres de l’AVIPA, de OGDH et les partenaires.
Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA revient sur les efforts fournis par le comité de pilotage du projet ayant abouti à l’identification des survivantes de ces événements malheureux.
<<Aucours du premier mois, le comité de pilotage du projet a œuvré avec un groupe de survivantes afin de définir un plan de sensibilisation et élaborer un processus d’identification des survivantes. Ensemble, ils ont également collecté une demande de mesures de mesures de réparations intérimaires. Ils ont aussi mis en place un système de soutien aux survivantes tout au long du processus.>> C’est tous ces travaux préalables qui ont abouti à l’identification de 158 survivantes. Indique Asmaou Diallo.
<<Prami ces 158, 5 vivent aujourd’hui à l’étranger et 10 autres sont décédées qui ont droit à des réparations. Les survivantes ont bénéficié d’un soutien individuel fourni par l’équipe du projet d’un programme de formation d’un an pour accompagner le plan de réparations individuelles. Les besoins médicaux ont également été identifiés.>> a t-elle ajouté.
Le 28 septembre 2009, un jour qui restera gravé dans la mémoire collective guinéenne comme I’un des plus sombres de son histoire. Lors de cet événement tragique, de nombreuses femmes ont été la cible de violences sexuelles barbares, commises en toute impunité. Des conséquences dévastatrices ont suivi comment la contraction des MST, des grossesses non désirées, victimes de stigmatisation et de rejet. Rappelle Rouguiatou Barry, l’une des survivantes avant de faire des plaidoyer à l’endroit des acteurs du projet.
<<Nous sommes nombreuses à être dans le besoin et sollicitons un constant
accompagnement. Reconnaissance et éducation : Il est essentiel de mener des campagnes pour sensibiliser la population sur nos sorts et le sort de nos enfants, dépolitiser et faire comprendre à la Guinée que ce n’est pas une communauté ou un groupe politique qui a été victime mais toute la Guinée, afin de briser la stigmatisation et favoriser notre réinsertion. Nous souhaitons avoir une compensation et celle-là peut être de plusieurs formes, une assistance médicale, psychologique mais aussifinancière pour compenser la perte d’opportunités et les souffrances subies. Pour cela, le fonds de réparation devrait être établi maintenant et non après le procès du 28 Septembre 2009.>> Plaide Rouguiatou Barry au nom de l’ensemble des survivantes.
Pour sa part, Esther, Directrice du global survivors fund estime que l’aspect de reconnaissance d’un fait est très important pour la vie d’une survivante.
« Le centre est là pour créer des liens entre les survivantes, de pouvoir reconstruire leur vie.
Ce centre permet de ne pas oublier ce qui s’est passé. Il est là afin d’agir ensemble pour être solidaire envers les victimes et violences sexuelles liées au conflit et aussi envers les victimes de violences basée sur le genre. Ce travail est une réussite mais il reste encore à faire « , martèle-t-elle.
Dans le cadre de cette initiative, une mémoire collective a été écrite pour permettre de transmettre l’histoire de la Guinée aux futures générations.
Lamine Sylla