Il vaut mieux être craint que d’être aimé, est un des enseignements phare tiré du Prince de Machiavel qui traite de la question complexe de la conquête et de la conservation du pouvoir. Un sujet brûlant, au cœur des enjeux de la transition en cours. Un des acteurs de ce processus historique qui passionne le débat public, polarise toutes les attentions et nourrit des joutes interminables, est le ministre de la Défense nationale, aujourd’hui, un des maillons forts de l’état et pilier essentiel de la charpante de la défense du pays. Malgré la force qu’on lui prête, l’influence qu’il aurait dans le régime, le Général à la retraite, fait profil bas comme s’il ne voulait faire de l’ombre à personne, ni soulever des vagues. Il ne s’engage pas dans les rivalités de pouvoir et se tient très loin des intrigues de palais. Aboubacar Sidiki Camara connaît les rigueurs de l’Etat et les aléas de la vie publique. C’est pourquoi, il reste vigilant et prudent, en évitant de tomber dans l’excès de confiance et de commettre des abus de pouvoir. Le bénéfice de l’expérience acquise dans un parcours fait de hauts et de bas, la lucidité d’une sagesse construite au fil du temps, pendant de longues années de belles aventures et les moments d’épreuves, lui procurent un statut particulier dans le cœur des Guinéens.
Le ministre de la Défense dans l’équipe de transition dirigée par le Général Mamadi Doumbouya est un des rares acteurs qui avait fait ses preuves et gravi des échelons avant d’accéder à sa fonction. Un avantage qui le place au-dessus du lot mais lui vaut quelques inimitiés et adversités, également. Il suscite l’admiration en même temps qu’il inspire la crainte. Il rassure autant qu’il dérange. Lui, souhaite vivre en harmonie avec chacun et travailler en équipe avec tous, même si sa bonne foi n’est pas toujours partagée et sa main tendue est parfois refusée. Certains sont mal à l’aise de devoir vivre dans l’ombre d’un grand homme, d’autres envient la réputation flatteuse d’une étoile militaire qui réussit à briller dans l’Etat et aussi à imposer sa vocation naturelle de leader.
Il fut bon pour le Général Mamadi Doumbouya lorsqu’il cherchait sa voie et lui est utile aujourd’hui dans ses fonctions ingrates de chef de l’Etat. La confiance entre deux hommes qui ont décidé de lier leurs destins résistent à la délation courante au sommet de l’Etat et aux sournoiseries des rats des palais.
Le Général Mamadi Doumbouya considère son aîné et collaborateur comme un partenaire de confiance, précieux et entièrement dévoué à sa cause. Une conviction solide que d’aucuns, tapis dans l’ombre, voudraient ébranler en sémant le doute dans les rangs, en créant des frictions inutiles et des lignes de partage dans une relation fusionnelle. Alors qu’ailleurs, dans le voisinage, les protagonistes de la transition se déchirent et s’invectivent, sous nos cieux, l’on ne cède pas à l’émotion et n’expose pas les contradictions sur la place publique, parce que le pouvoir allie l’énergie de la jeunesse à la maturité d’icônes comme Idi Amine: un équilibre gagnant que des esprits malins s’attellent à rompre.
Diviser pour règner est leur arme de prédilection, leur cheval de Troie.
Malgré lui donc, le ministre de la Défense est pris à partie par des forces obscures et subit les méfaits des mains noires qui voudraient le détourner de sa mission sacrée et brouiller ses rapports avec le chef de l’exécutif.
Un pari risqué au moment où la transition a besoin de tous ses bras valides et de ses meilleurs cerveaux pour aborder les batailles à venir qui n’ont rien d’une sinécure . Aboubacar Sidiki Camara a l’avantage d’être un homme de terrain et un enfant du pays qui a croisé le chemin de beaucoup de ses compatriotes et parfois a été présent dans leurs vies. Il saura le moment venu, parler aux uns, raisonner les autres. Il demeure donc un atout pour la transition et un rempart pour le pays.
C’est un joker pour tous !
Ousmane Barry, le patriote.