Dans une récente déclaration, l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD) a réaffirmé sa position de non-reconnaissance du Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD) en Guinée, tout en saluant le rapport de la mission électorale des Nations Unies qui dresse un tableau alarmant de la crise actuelle. Ce rapport met en lumière la détérioration de la situation politique, exacerbée par le refus des autorités militaires de respecter le chronogramme de transition établi avec la CEDEAO.
L’ANAD souligne que la crise en cours résulte des violations répétées de la Charte de la transition, notamment en matière de droits humains et de libertés fondamentales. La prohibition pour les responsables de la transition de se porter candidats aux élections est perçue comme une entrave à la démocratie et à la restitution du pouvoir aux civils.
Les Forces Vives de Guinée, dont l’ANAD est membre, ont dénoncé des violations graves des droits de l’homme, incluant des disparitions forcées de membres de la société civile, des morts suspectes en détention, et l’assassinat de manifestants. Ces abus ont sapé la confiance entre les acteurs politiques et la junte, rendant encore plus urgente la nécessité d’un dialogue inclusif et d’un cadre électoral crédible.
Le rapport de l’ONU note également la décision contestable de confier l’organisation des élections à des acteurs militaires et de dissoudre les conseils communaux élus. Ce choix témoigne d’une volonté manifeste du CNRD de contrôler le processus électoral et d’empêcher un retour à l’ordre constitutionnel.
Face à cette situation, l’ANAD appelle la communauté internationale, notamment les Nations Unies, à ne pas soutenir une mascarade électorale. L’organisation a plaidé pour la mise en œuvre d’un scrutin libre, transparent et inclusif, en conformité avec les normes établies par la Charte de la transition et la Charte africaine de la démocratie.
L’alliance souligne enfin que le fichier électoral de 2020, jugé rapidement actualisable, devrait servir de base pour la tenue des élections, plutôt que de recourir à des stratagèmes visant à retarder le processus électoral.
L’ANAD, à travers sa déclaration, appelle à un changement immédiat dans la gouvernance du pays, plaidant pour un retour à un régime civil.
Par Mariama Dalanda Bah.