« Ce matin à 7h35, l’évêque de Rome, François, est revenu à la maison du Père », a annoncé le Vatican. Jorge Mario Bergoglio est mort ce lundi 21 avril à 88 ans. Né en 1936 à Buenos Aires en Argentine, il était le premier pape non-européen depuis le VIIIe siècle.
La détérioration de son état de santé était manifeste ces derniers mois. Hospitalisé pendant un mois pour une bronchite, le pape François est décédé, a annoncé le Vatican. Son état de santé était fragilisé depuis de nombreuses semaines. Il était sorti de l’hôpital en mars et avait fait de nombreuses apparitions publiques, dont la dernière ce dimanche pour la bénédiction « Urbi et Orbi ». Il s’était même autorisé un bain de foule en papamobile. « Ce matin à 7h35, l’évêque de Rome, François, est revenu à la maison du Père », a annoncé le cardinal Kevin Farrell dans un communiqué publié par le Vatican sur sa chaîne Telegram.
Avant de devenir François, successeur de Saint-Pierre, il était Padre Jorge Mario Bergoglio, fils d’émigrés italiens, né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, où il a grandi dans le quartier populaire de Flores. Il a connu les bidonvilles, la dictature, le populisme, le prosélytisme des sectes évangéliques… Il n’aimait pas les honneurs et n’avait rien oublié de sa vie antérieure. Fils d’un employé ferroviaire et d’une mère au foyer, il se destinait d’abord à la chimie avant d’entrer au séminaire. Ordonné prêtre en 1969, il gravit rapidement les échelons au sein de la Compagnie de Jésus et devient archevêque de Buenos Aires en 1998.
« Église pauvre, pour les pauvres »
Son élection à la tête de l’Église catholique le 13 mars 2013, après la renonciation de Benoît XVI, marque un tournant historique. C’est la première fois qu’un non Européen accède à la fonction depuis le VIIIe siècle. Il est le premier pape jésuite mais aussi le premier à avoir choisi le prénom François, en l’honneur du populaire Poverello (Petit pauvre) d’Assise. Il avait placé son règne sous le signe de la simplicité désirant avant tout une « Église pauvre, pour les pauvres »
François incarne une vision libérale de l’Église. Il multiplie les gestes forts, comme son voyage à Lampedusa en juillet 2013 pour alerter sur la tragédie des migrants. « Nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle », déclarait-il ce jour-là, fustigeant la « mondialisation de l’indifférence ».
Il entreprend également d’importantes réformes au sein de la Curie romaine et s’engage résolument dans la lutte contre les abus sexuels et en faveur des homosexuels. « Qui suis-je pour juger ? » répond-il en 2013 à un journaliste l’interrogeant sur le sujet.
Une absence remarquée à la réouverture de Notre-Dame
Il rencontre toutefois des résistances au sein de l’Église. Ses ouvertures envers les divorcés remariés et les homosexuels provoquant l’ire des milieux conservateurs. Fin 2023, plusieurs évêques africains avaient ouvertement contesté sa décision d’autoriser la bénédiction des couples homosexuels.
En France, son absence remarquée à la réouverture de Notre-Dame de Paris, ainsi que ses relations réputées froides avec Emmanuel Macron témoignent de sa relation ambivalente avec l’Hexagone.
La vie du souverain pontife a été marquée par de nombreuses hospitalisations et opérations. En 2021, il est opéré du côlon. Souffrant d’importantes douleurs au genou, il utilise un fauteuil roulant à partir de 2022. Dès 1957, il avait subi une ablation partielle d’un poumon à la suite d’une pneumonie aiguë avec plusieurs kystes pulmonaires. Lors des célébrations de ses dix ans de pontificat, à la question « Que souhaite-t-il pour lui-même ? », il répondait : « Que le Seigneur soit clément avec moi. Faire le pape n’est pas un métier facile. Il n’est pas possible de faire des études pour ce métier. »
source : parismatch